La Femme aux Roses de Théodore de Banville et Jean-Jacques Pradier: Texte & Sculpture {Scented Quote of the Day} {Cultural Notes}
A sculpture by / une sculpture de Jean-Jacques Pradier Chloris caressée par Zéphyr (1849):
And an anecdote plus a poem both by poet Théodore de Banville about "The Woman with Roses", the inspiration behind the sculpture (apocryphal source suspected) and the poem. Et une anecdote (source apocryphe probable) et un poème tous deux signés par Théodore de Banville sur "La femme aux roses". Perfumer Lubin is mentioned (I am leaving the texts in the original): Le parfumeur Lubin est cité à deux reprises dans le corps du texte:
"C'était à la Comédie-Française, autrefois. Il y avait une belle dame qui aimait à la passion les roses effeuillées. A cette époque de l'année où le parfumeur Lubin fait avec des roses des préparations chimiques et a devant son officine des claies immenses sur lesquelles les tas de roses effeuillées s'élèvent à deux ou trois pieds de haut, la dame en faisait acheter chez Lubin et, en remplissait sa loge, en couvrait les meubles, les tables, les divans, en jonchait les jardinières, les vases de Chine et tout ce qui pouvait contenir des roses effeuillées!...
Mais, comme il arrive souvent, ce qui la ravissait la faisait mourir. Sa loge n'était pas plutôt pleine de roses que le délicieux parfum l'asphyxiait. Alors ses femmes de chambre n'étaient occupées qu'à remplir des vases de Chine avec les roses effeuillées et à emporter ces vases hors de la loge. Et autour de cette loge cela sentait si bon, si bon, que tous les gens qui passsaient dans le couloir pouvaient dire: Je ne suis pas la rose, mais j'ai habité avec la rose! Aussi la dame avait été surnommée la Femme-aux-Roses. Égaré un soir au foyer de la Comédie, Pradier entendit ce nom charmant, et conçut l'idée de sa jolie statuette appelée la Femme-aux-Roses, cette femme nue, si svelte et si gracieuse, dont le corps est jonché de roses."
Théodore de Banville wrote a poem also about this vision of a woman covered with petals of roses / Théodore de Banville écrivit un poème également inspiré par cette vision d'une femme couverte de pétales de rose:
La femme aux roses
Nue, et ses beaux cheveux laissant en vagues blondes
Courir à ses talons des nappes vagabondes,
Elle dormait, sereine. Aux plis du matelas
Un sommeil embaumé fermait ses grands yeux las,
Et ses bras vigoureux, pliés comme des ailes,
Reposaient mollement sur des flots de dentelles.
Or, la capricieuse avait, d'un doigt coquet,
Sur elle et sur le lit parsemé son bouquet,
Et, - fond éblouissant pour ces splendeurs écloses ! -
Son corps souple et superbe était jonché de roses.
Et ses lèvres de flamme, et les fleurs de son sein,
Sur ces coteaux neigeux qu'elle montre à dessein,
Semblaient, aux yeux séduits par de douces chimères,
Les boutons rougissants de ces fleurs éphémères.
Théodore de BANVILLE
Via James Pradier; Musée des Augustins